jeudi 26 avril 2018

Compte rendu des négociations centrales en cours.

Si à l'issue des premières réunions, nous envisagions d'un bon oeil l'avancée de celles ci, force est de constater qu'aujourd'hui c'est l'inquiétude qui domine.

Alors que la direction avait rapidement pris des engagements oraux, il n'y a à ce jour toujours rien d'écrit dans les projets d'accord qu'elle nous transmet.

S'il est logique que l'on prenne du temps sur la refonte complète des instances, qu'est ce qui empêche la direction de coucher noir sur blanc les garanties pour lesquelles les salariés se sont massivement mobilisé en novembre et décembre 2017 ?

Les négociations sont actuellement enfoncées dans un bourbier, avec une direction face à nous qui souhaite remettre en cause le moindre accord, le moindre usage.
Est ce une stratégie de la direction que de conduire les négociations dans cette impasse ? De les faire trainer en longueur ?
Vu le contexte social actuel du pays, il nous apparait que oui, ce bourbier est voulu, si ce n'est organisé.

La partie CSSCT (commission de la future instance CSE, en charge de la sécurité) est toujours inachevée. Jusqu'à présent, meme si la direction reprend des dispositions de la CCNIP en lien avec la sécurité, aucune des prérogatives majeures des CHSCT n'est reprise, les moyens et le nombre d'élus sont au ras des pâquerettes.

Le problème, c'est que face à une direction destructrice, il n'existe aucun front syndical. Les syndicats réformistes étant pour leur part surtout impatients de négocier le thème des dotations des activités socio-culturelles ainsi que le thème "carrière élus et mandatés".

Pire, la CFDT va même jusqu'à affirmer devant la direction qu'elle n'a pas mandat à évoquer la convention collective, que ce n'est pas dans ces négociations qu'il faut en parler !

Nous constatons aujourd'hui être les seuls à négocier pour tenter des les obtenir.

Ces négociations, qui devaient s'achever le 27 avril, se continueront en mai, la direction ayant d'ores et déjà cranté 3 nouvelles dates, qui ne suffiront pas à achever ce cycle de négociations.

Pour autant, les salariés de notre site ont donné mandat à notre syndicat pour faire en sorte d'obtenir les garanties conventionnelles (T-5 et rémunération) et le maintien des CHSCT avant le mois de mai.

Ainsi, nous prévenons la direction générale. Si d'aventure, l'ensemble de nos revendications ne venait pas à être garanti rapidement, notre syndicat organisera de nouveau des Assemblées Générales permettant le débat sur les moyens à utiliser pour les obtenir.
A défaut d'avoir un front syndical, nous construirons un front de salariés !

Nous vous livrons ci dessous le compte rendu à chaud de notre délégation suite à la dernière réunion.

Il y a donc eu 3 réunions ajoutées en mai : les 18, 25 et 29 mai avec préparatoire la veille. Difficile de penser que ces 3 nouvelles dates permettront d’en finir avec ce vaste sujet. Nous avons à nouveau demandé de mettre 3 accords distincts à la signature : un sur les instances, un sur les ASC et un sur la carrière élus et mandatés. Un seul et même accord incite à trouver un équilibre entre des sujets bien différents et qui pour certains s’opposent. Comment justifier une signature sur une augmentation de dotations qui viendrait en opposition à une baisse de moyens pour les IRP ? Les OS qui valideraient ce recul s’octroieront de fait l’augmentations des dotations, mettant en porte-à-faux les syndicats non-signataires, une année d’élections professionnelles. Tout ceci n’est pas juste et loyal.

Ces deux dernières réunions ont été laborieuses. On avance plus du tout. On a vraiment l’impression que la direction est dans une stratégie d’épuisement. Noyés dans les débats, nous avons du mal à y voir clair dans les revendications de chacun, y compris parfois dans les nôtres ! Aucune occasion ne leur est véritablement consacrée. Sur le sujet du CSE et CSEC, la Cgt n’est toujours pas parvenue à poser toutes ses revendications. Les discussions sur les thème de la SSCT ne sont pas abouties. La direction nous enfonce dans son schéma et certaines OS sont impatientes d’entamer le thème des dotations et de la carrière des élus. Le texte de la direction devient donc la seule base de discussions faute de stratégie syndicale commune et parce que ce texte « a déjà le mérite d’exister ». Ce niveau d’exigence proche de zéro nous pénalise dans cette négociation. La direction avance, tout est remis en cause, y compris le moindre usage. La direction remet tout à plat ou directement à la poubelle, c’est cela l’entrée des ordonnances MACRON chez Total !

Il y a donc de quoi être inquiet lorsqu’elle aura l’intention d’attaquer nos accords qui visent à améliorer les dispositions de la convention collective, qui sont pour la plupart remis en cause suite à cette même loi ! L’inquiétude, mais aussi l’impatience des salariés grandissent. Même si la direction a repris bon nombre des dispositions de la CCNIP pour renforcer les moyens du CSE et de la CSSCT concernant la sécurité, les 2 autres thèmes (structure de rémunération et T-5) n’ont pas encore été abordés dans cette négociation. Et ce sont bien 2 thèmes qui mobilisent le plus les salariés. Ils attendent des réponses aux inquiétudes qu’ils ont montrées depuis novembre 2017. La direction générale est parfaitement avertie. La question est : la direction joue-t-elle la montre dans cette période socialement tendue ? Espère-t-elle nous opposer une fin de non-recevoir le plus tard possible pour qu’une éventuelle action de grève ne puisse se greffer aux mobilisations actuellement en cours ? A-t-elle peur de l’indispensable « convergence des luttes » autant reprise par les médias pour certainement mieux juger un échec s’il venait ?

Dans cette négociation, la direction nous a bien fait comprendre que, pour elle, la CCNIP, c’est du passé ! Elle ose à peine écrire son nom dans notre accord, refuse de reprendre en référence en les nommant les accords de Branche impactés par les ordonnances MACRON, parlant même d’un symbole ! Nous avons donc averti : si les discussions n’avancent pas ou ne sont pas satisfaisantes, la Cgt ira poser devant les salariés 4 revendications à défendre dans un accord à part entière :

-          Maintien et application des accords conventionnels de 1985, 1995, 2003, 2005, 2007 et 2011 dans le Groupe Total (suite notamment aux catastrophes de La Mède et d’AZF et suite aux mobilisations de 2010),

-          17 thèmes conventionnels non dérogeables dans l’entreprise au lieu des 13 prévus par la loi (les 4 autres étant facultatifs),

-          Respect normatif de chacun des thèmes, accords, conventions… passés et futurs de la CCNIP, sans possibilité de déroger par équivalence,

-          Intégration de tous les éléments de salaires dans la structure de rémunération du thème 1 (actuellement uniquement le salaire minimum hiérarchique y figure).

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