mercredi 6 janvier 2016

Suspension du mouvement de grève

SAUF LORSQU’ON EST COMPLAISANT,
IL N’EXISTE AUCUN DIALOGUE SOCIAL CHEZ TOTAL !

En décembre 2013, nombreux sites de notre UES entraient en grève pour manifester leur opposition à l’accord NAO 2014 proposé par la Direction Générale et réclamaient des mesures additionnelles de plancher et de prime. Pendant 14 jours, la Direction Générale a refusé de dialoguer, de négocier. Les Directions locales se plaignaient déjà de devoir obtenir un mandat pour pouvoir gérer elles-mêmes les conflits sociaux.


Le seul mandat que leur a donné la Direction Générale est celui de casser la grève, mettre la pression aux grévistes, empêcher les salariés d’exercer librement leur droit de grève et enfin, diffamer les représentants du personnel et décrédibiliser l’action de la Cgt en racontant les pires mensonges sur les lieux de travail. Après avoir retiré les prérogatives d’embauche aux DRH d’Etablissement, leur laissant les seules prérogatives de supprimer les emplois ou sanctionner les salariés, ce fut au tour des Directeurs de se voir retirer tout pouvoir pour gérer une crise, un mouvement social ou une contestation. Quel triste sort !!
En juin 2015, les salariés de la Mède décidaient d’entrer en lutte contre le projet d’arrêt du raffinage sur leur site proposé par le Groupe. 48 jours de grève sans une once de dialogue, sans avoir ne serait-ce entrouvert une porte, le début d’une écoute à l’adresse des représentants Cgt du site !! Pourtant, la Cgt portait des propositions industrielles alternatives qui auraient permis de sauver de nombreux emplois. Mais là encore rien. La Direction Générale, jusqu’au-boutiste, a laissé « mourir » des grévistes qui ne demandaient qu’à être écoutés et entendus.
Le comble vient maintenant. Du fait du mouvement de grève à La Mède qui a engendré un PSE supérieur dans ses dispositions en comparaison à celui de Carling en décembre 2013, le syndicat majoritaire de ce site a fait un courrier à la Direction générale en demandant le versement de primes additionnelles au prétexte qu’il n’y ait eu aucun jour de grève sur Carling suite à l’annonce de la suppression de 243 emplois et de l’arrêt définitif de la chimie de base.
Alors qu’aucune contestation des salariés de Carling ne s’est manifestée, à notre grande surprise, la Direction Générale accepte pour ce motif de donner la prérogative à la Direction locale pour acheter « la paix sociale » sur ce site. Un accord prévoyant des primes additionnelles allant de 2500 à 6500€ découlera de ce feu vert donné par le Groupe.
Le constat est clair. Lorsque la Direction a à faire à un syndicat proche d’elle, un syndicat réformiste qui signe tout ce qu’on lui met sous les yeux sans interroger ses bases, ses militants ou éventuellement les grévistes qui s’opposent à ces accords. Il passe son temps dans les bureaux hauts perchés pour obtenir des documents et des informations avant même qu’ils ne soient présentés dans les instances. La direction leur accorde tout, bichonne son partenaire pour mieux le maintenir en place.
Lorsqu’il s’agit d’écouter, de dialoguer ou de négocier avec la Cgt, pourtant suivies par nombreux salariés grévistes alors plus rien. Ce sont les menaces, le chantage à l’emploi ou à l’investissement, le jeu du pourrissement qui sont à l’ordre du jour. Le fait que la Direction générale cherche à annihiler un mouvement social est une attaque indirecte au droit de grève. Et cela prouve que la conception même du dialogue social chez Total est tronquée, orientée et mise au service des intérêts patronaux.
Malgré cela et en toute connaissance de cause, les salariés de la Plateforme Normandie (RN et UGO) ont souhaité montrer encore leur mécontentement. A la suite de la NAO 2016, ils ont réclamé la reconnaissance de leurs efforts pour la mise en œuvre du volet industriel et d’intégration organisationnelle du projet de la création de la Plateforme Normandie et ce, depuis janvier 2013.
Tous ces efforts ont permis aujourd’hui d’engendrer des résultats très significatifs aux bornes de notre site. Encore là, quelques hauts dirigeants du Groupe, anti-cégétistes primaires, ont décidé à nouveau de se payer une grève à millions, de mépriser les grévistes plutôt que de comprendre d’où venaient cette contestation et ce mécontentement. Ce sont des méthodes patronales hégémoniques d’un autre siècle, un combat d’arrière-garde qui n’a plus sa place dans l’Entreprise.
DANS CES MOMENTS DE LUTTE, LES MASQUES TOMBENT !!
Sur notre Plateforme, de nouveaux dirigeants ont pris place depuis plus de 18 mois, et nous pensions qu’un certain dialogue social était restauré. Finalement, ce n’est pas le cas, car les ficelles sont tirées à l’étage supérieur. Pendant ces 6 jours de grève, nous avons eu des hiérarchies de secteurs qui ont menti aux salariés comme elles respirent, tout cela encouragé par une Direction locale qui ne maitrise plus rien. Nous avons également pu voir le vrai visage de la 2ème Organisation Syndicale représentative de la Plateforme qui en dénigrant la grève a adopté la même stratégie que la Direction.
Lors de la réunion du lundi 14 décembre à 10h30, alors que la Cgt a fait une proposition de sortie de conflit qui semblait intéresser nos dirigeants locaux, la Direction Générale a refusé tout dialogue et a refermé cette porte qui s’entrouvrait. Nous sommes restés face à un Directeur impuissant et démuni de mandat pour gérer la situation. La seule prérogative qui lui a été donnée était celle de laisser pourrir cette grève et de tenir des discours formatés et mensongers.
Le mardi 15 après-midi, suite à la prise de parole, les salariés accompagnés des élus Cgt se sont retrouvés devant le SEXTANT avec l’objectif de rencontrer la direction locale pour lui poser les questions suivantes :
·         Alors que TOTAL va engranger près de dix milliards d’euros de bénéfices en 2015 soit autant que les années passées, vous nous dites que TOTAL a passé une mauvaise année car le prix du baril a fortement chuté. Pourquoi augmentez-vous les dividendes versés aux actionnaires de 5% alors que l’entreprise val mal, à vos dires ?
·         Pourquoi ne donnez-vous pas la même augmentation de salaire que celle donnée aux actionnaires ?
·         Pourquoi ce sont toujours les salariés qui trinquent ?
Les salariés grévistes n’acceptent pas l’argumentation de la Direction locale qui n’apporte aucune réponse à leurs revendications. La Direction Générale doit assumer ses agissements, nos revendications locales sont légitimes. Cette attitude « jusqu’au-boutiste » est digne de la plus belle dictature patronale ! En utilisant ces procédés, elle démontre qu’il n’existe aucun dialogue social dans notre Groupe.
Après 6 jours de lutte, les salariés ont décidé de suspendre la grève et d’attendre janvier pour reprendre le combat. Cela laisse un peu de répit à nos dirigeants et nous leur conseillons fortement de mettre à profit cette suspension pour trouver un terrain d’entente et éviter un premier semestre compliqué sur notre Plateforme.


BRAVO A TOUS LES SALARIES GREVISTES POUR LEUR COMBATIVITE !! LA LUTTE CONTINUE !!

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